Le handicap psychique au travail

Les objectifs de ce guide sont :

-de donner à toutes les personnes avec un handicap psychique des outils afin qu’elles exploitent pleinement leurs capacités au service de leurs ambitions professionnelles.

-de donner à toutes les entreprises les informations pour mieux comprendre le handicap psychique, faciliter l’intégration d’une personne avec un handicap psychique et mettre en avant les compétences des personnes avec un handicap psychique.

Ce guide est à l’initiative de Mounah Bizri, co-créateur de handicapossible et personne en situation de handicap souhaitant démocratiser l’information autour du handicap et permettre à chaque personne en situation de handicap d’avoir la carrière dont elle rêve. Il a aussi créé l’Eloquence du Bégaiement et l’Eloquence de la Différence, des projets qui utilisent l’éloquence comme cadre pour montrer que le handicap est une richesse pour la vie personnelle et professionnelle. 

Un grand merci à Philippa Motte pour sa contribution à ce guide, coach et formatrice autour du Handicap Psychique en entreprise.

I. Le handicap psychique dans le monde professionnel

Le handicap psychique, qu’est-ce que c’est ?

Le handicap psychique est souvent encore tabou dans notre société car il est encore peu connu. Il est à noter qu’il n’existe pas Une définition du handicap psychique.

Il s’agit d’un état où les émotions et/ou les pensées de la personne sont affectées. La forme, l’intensité, la durée et les conséquences de cet état varient selon les personnes. Il y a de nombreuses causes favorisant le handicap psychique dont les facteurs biologiques, sociaux et psychologiques.

La particularité du handicap psychique est qu’il affecte directement notre santé mentale.

La santé mentale est composée de

  • Notre mental : notre capacité à résister psychologiquement à certaines situations (exemple : une mauvaise note, un échec professionnel, une rupture, un décès)
  • Nos émotions : ce que nous ressentons. Ces émotions peuvent être positives (joie) ou négatives (frustration, énervement, tristesse)
  • Notre spiritualité : notre état d’esprit (positivité, négativité) et notre estime de soi

Ainsi, notre santé mentale est notre boussole personnelle. Elle va nous guider dans notre vie lorsqu’elle est dans de bonnes conditions ou nous complexifier grandement notre quotidien lorsqu’elle est dans de moins bonnes conditions.

Notre santé mentale étant intangible, il est souvent difficile de connaître l’intensité et l’impact du handicap psychique. Ce qui fait que cette typologie de handicap est si taboue, est qu’elle est peu connue, et qu’elle peut impliquer de nombreuses conséquences au quotidien sans que l’on puisse observer directement la cause.

Certaines conséquences peuvent être :

  • Sociales : isolement, rend plus difficile l’échange avec autrui, certaines situations sont plus difficiles à supporter, perte du goût pour la vie
  • Motivationnel : moins d’énergie, capacité de concentration diminuée, moins d’investissement
  • Physique : fatigue, trouble du sommeil, stress accru

Il y a plusieurs familles de troubles psychiques. Voici les principaux troubles :

La schizophrénie est un trouble dont les manifestations varient grandement selon les individus. La schizophrénie se caractérise par un manque de cohérence et de coordination entre les idées, les émotions et les actes. Cela peut se manifester par

  • des pensées peu claires, délirantes ou hallucinatoires
  • par des émotions
  • ou des réactions qui peuvent sembler inadaptées au contexte.

La schizophrénie peut également avoir un impact sur les compétences cognitives (la mémoire et la capacité de concentration) et le bien-être social de la personne (repli sur soi et isolement).

Il est à noter que les symptômes varient grandement d’une personne à une autre, les personnes avec schizophrénie sont aptes à exercer la majorité des emplois, si un cadre de travail favorisant la santé psychique est mis en place.

La schizophrénie est un état, elle peut apparaître une fois et disparaître pour toujours tout comme elle peut apparaître par intervalle régulier ou irrégulier.

Pour plus d’informations sur la schizophrénie, vous pouvez consulter la section du site psycom ici

La bipolarité est un trouble se manifestant par une variation de l’humeur avec des états hauts et de bas plus fréquents et plus intenses que lorsque le trouble n’est pas présent. Entre ces deux états, une phase de stabilité peut être présente

  • La phase de haut, appeler phase maniaque s’exprime par une grande excitation pouvant notamment réduire les besoins de sommeil, augmenter fortement l’énergie et l’activité physique, provoquer des comportements impulsifs
  • La phase de bas, appeler phase dépressive peut s’exprimer par un état de mal-être pouvant causer une perte d’énergie et d’intérêt, et un ralentissement du comportement quotidien (prise de décision, activité). En phase dépressive, un état d’esprit négatif (mélancolie, culpabilité) peut s’installer

La bipolarité est gérable dans le monde du travail. Elle nécessite un environnement propice à une bonne santé mentale et une potentielle flexibilité des horaires et de la charge de travail pour s’adapter aux phases maniaques et dépressives.

La bipolarité est un état, elle peut apparaître une fois et disparaître pour toujours tout comme elle peut apparaître par intervalle régulier ou irrégulier.

Pour plus d’informations sur la bipolarité, vous pouvez consulter la section du site psycom ici

L’addiction est souvent une comorbidité liée à un autre trouble (psychique ou autre). Une addiction est une dépendance qui peut avoir des causes variées (alcool, drogue, sexe, série etc.) Cette dépendance se manifeste par une consommation régulière et un désir très fort qui subsistent malgré les conséquences négatives de l’addiction.

L’addiction est un trouble très présent dans notre société qui affecte souvent la personne de manière affective. L’addiction n’est pas à considérer de manière isolée mais dans un tout, car elle manifeste souvent le mal-être lié à un autre trouble.

Pour plus d’informations sur les addictions, vous pouvez consulter la section du site psycom ici

La dépression n’est pas à confondre avec la « déprime ». La « déprime » est un moment court de mal-être. La dépression est un état de mal-être qui peut durer pendant des semaines, des mois ou des années. Ce trouble se manifeste par une baisse d’énergie, une baisse de motivation pour tout sujet et un état d’esprit négatif (mélancolie, culpabilité). En quelques mots, la dépression est la « perte du goût pour la vie ». La dépression est gérable dans un cadre de travail sain permettant à la personne de ne pas se sentir agressé et d’être intégré.

La dépression est un état, elle peut apparaître une fois et disparaître pour toujours tout comme elle peut apparaître par intervalle régulier ou irrégulier.

Pour plus d’informations sur la bipolarité, vous pouvez consulter la section du site psycom ici

L’anxiété est une émotion que tout le monde ressent, elle caractérise la peur d’une menace ou d’un danger. L’anxiété concerne de nombreux sujets : la performance au travail, la performance dans d’autres domaines de la vie, certaines situations, le jugement des autres, etc. L’anxiété devient un réel trouble lorsqu’elle augmente en fréquence ou en intensité et qu’elle commence à affecter le quotidien de la personne. L’anxiété peut entraîner l’évitement de certaines situations (prise de parole, sortie avec d’autres personnes etc.) ou un état de panique dans d’autres situations (évaluation d’un travail, prise de parole, prendre le métro etc.)

Les troubles anxieux sont nombreux et varient d’une personne à l’autre. Dans le monde du travail, l’enjeu est de rendre les situations anxieuses acceptables voire agréables grâce à de bonnes pratiques de travail et cadre de travail sain.

Pour plus d’informations sur l’anxiété, vous pouvez consulter la section du site psycom ici

Attention, il ne faut pas définir la personne à son trouble psychique. C’est un état qui peut être stabilisé ou dépassé si l’ambiance de travail est saine et bienveillante. La première étape est d’aller au-delà des types de préjugés.

Les idées reçues sur le handicap psychique

Ce nest pas normal davoir un handicap psychique

Plus de 70% de la population sera confrontée à un handicap psychique au cours de sa vie. Le handicap psychique démontre notre vulnérabilité. Nous ne sommes malheureusement pas invincibles, certains événements (un échec, un décès, un événement choquant) et des environnements qui ne nous sont pas adaptés (stress, manque d’épanouissement, peur) peuvent rendre le quotidien beaucoup plus compliqué à vivre. Tout comme le corps, l’esprit à besoin de pouvoir souffler, ce qui est devenu de plus en plus compliqué dans notre monde connecté constamment où la culture du toujours plus prime. Il est donc fréquent d’avoir un handicap psychique, cela démontre juste que nous sommes des êtres humains qui ont besoin d’avoir du temps pour eux et être dans des environnements où ils s’épanouissent

Le handicap psychique nous définit pour toute la vie

Le handicap psychique est un état. Nous ne naissons pas avec un handicap psychique. Il est possible d’avoir des prédispositions pour certains troubles, mais surtout, c’est notre environnement professionnel et personnel et notre équilibre de vie qui vont faciliter l’apparition d’un trouble psychique. La complexité du handicap psychique, c’est qu’il est souvent difficile d’en parler et de faire face à la situation. Cependant, il est fondamental (et souvent difficile), d’accepter que quelque chose n’aille pas, et de partager cette vulnérabilité avec des proches. En acceptant la situation et en ne nous battant pas contre elle, cela permet de faire un premier pas vers une santé mentale plus saine. Il n’y a pas de solutions miracles, Il est important de ne pas se juger, ou de juger ceux avec un handicap psychique et de favoriser un rythme de vie et un environnement sain afin d’améliorer sa santé mentale.

Le handicap psychique limite les facultés intellectuelles

Le handicap psychique affecte nos émotions et nos pensées, et non pas nos capacités cognitives. Le handicap psychique n’a donc pas d’impact sur notre « intelligence ». Cependant, il peut affecter notre concentration et nos pensées. Ces conséquences ne sont pas irréversibles. Lorsque la santé mentale s’améliore, ces capacités reprennent leur fonctionnement « normal »

Les personnes qui vivent avec un handicap psychique ne peuvent pas travailler

La majorité des emplois sont possibles avec un handicap psychique. L’enjeu est d’avoir un emploi qui permet de s’épanouir et mieux vivre avec le handicap psychique pour pouvoir le dépasser. Des emplois demandant de longues heures de travail avec une forte pression et beaucoup de stress seront donc moins adaptés, car ils risquent également d’avoir un impact négatif sur la santé mentale. N’importe quel emploi, permettant de faire des pauses, d’avoir un équilibre de vie et avec un environnement sain (stress et pressions limités, peu de pression) peut être adapté.

Il est difficile daménager le travail pour des personnes avec un handicap psychique

L’environnement de travail va être clé pour la personne avec un handicap psychique. Certaines conséquences du handicap psychique peuvent impliquer une démotivation, une plus grande fatigabilité et un isolement ou une difficulté à se socialiser. Souvent, l’environnement professionnel favorise ces symptômes. Des aménagements très simples peuvent changer la donne : pauses fréquentes, adaptation des horaires de travail, éviter la pression inutile, être avenant et ne pas juger la personne.

Une personne avec un handicap psychique peut être dangereuse

Souvent, à cause des stéréotypes, les personnes avec un handicap psychique font peur. Il y a la peur de se faire agresser ou qu’une personne avec un handicap psychique ait un comportement insensé qui nous met en danger. Tout cela est très rare. Souvent, ce sont les personnes avec un handicap psychique, plutôt que l’inverse

Intégrer les personnes avec un handicap psychique dans le monde du travail

Les personnes avec un handicap psychique sont tout à fait compétentes dans le monde du travail. Le handicap psychique est un état qui varie dans le temps et ne définit en rien les compétences d’une personne. L’enjeu est de permettre aux personnes avec un handicap psychique d’être dans un environnement de travail propice au bien-être afin qu’elles puissent s’épanouir et être dans les meilleures conditions possibles pour travailler

Intégrer les personnes avec un handicap psychique dans le monde du travail

Les personnes avec un handicap psychique sont tout à fait compétentes dans le monde du travail. Le handicap psychique est un état qui varie dans le temps et ne définit en rien les compétences d’une personne. L’enjeu est de permettre aux personnes avec un handicap psychique d’être dans un environnement de travail propice au bien-être afin qu’elles puissent s’épanouir et être dans les meilleures conditions possibles pour travailler.

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Voici quelques conseils afin de gérer au mieux son handicap psychique dans le monde professionnel. Chaque personne a ses besoins spécifiques, ces conseils sont des pistes afin de faciliter votre bien-être au travail. Il est utile d’identifier un collègue référent, de confiance, à qui vous pouvez facilement exprimer vos doutes et poser vos questions.

Bien-être : Il est important de favoriser votre bien-être. Des pratiques quotidiennes ou fréquentes peuvent avoir un impact très positif sur votre santé mentale

  1. La méditation. Elle permet de se concentrer sur soi et a un impact positif sur la gestion des émotions, la concentration. Les méditations peuvent être courtes (entre 5 à 20 min)
  2. Le sport. Le sport permet de se détendre, de véhiculer une sensation positive et donne de l’énergie. De plus, il a un effet très positif sur la concentration et le sommeil
  3. La nutrition. Votre alimentation est votre source d’énergie, il est important de privilégier une alimentation faite de fruit et de légume. La viande (bœuf, poulet poisson etc.) peut bien sûr faire partie de votre alimentation
  4. Ecrire. Un carnet sur lesquels vous écrivez vos pensées chaque soir ou chaque matin, permet de se recentrer sur soi et de se libérer de certaines pensées.

Flexibilité du travail. La manière dont vous sentez affecte votre énergie et votre capacité de travail. Afin que vous évitiez des périodes compliquées au travail, vous pouvez adapter votre travail de plusieurs manières :

  1. Les horaires : commencer et finir avec des heures un peu décalées qui vous conviennent mieux
  2. La charge de travail : Travailler moins les moments où vous avez moins d’énergie et travailler plus les moments où vous sentez mieux. L’objectif est de pouvoir toujours faire autant sans se surfatiguer
  3. Les Pauses : Travailler sans se reposer peut parfois être possible. Il est possible de demander des pauses supplémentaires pendant une journée pour que la charge de travail soit gérable.
  4. Le temps de travail : diminuer le temps de travail global pour qu’il corresponde mieux à votre état de forme. Cet aménagement est à demander uniquement s’il est vraiment nécessaire

Environnement de travail : Pour épanouir votre santé mentale, il est important que vous soyez dans les meilleures conditions

  1. Si besoin, vous pouvez privilégier les endroits isolés (ou demander à votre employeur s’il peut vous mettre un endroit isolé) ou le télétravail pour favoriser la concentration
  2. Vous pouvez exiger un environnement de travail acceptable. Il ne faut pas accepter les communications agressives et les remonter. Si vous sentez qu’une deadline qu’on vous propose ne sera pas tenable ou trop stressante, parlez-en à votre équipe ou supérieur et proposer une deadline qui vous paraît faisable.

Lien social : Le lien social est très important pour le bien-être personnel et professionnel. Il n’est pas toujours facile de se socialiser au travail même si cela est très important. Si vous le pouvez, essayer de partager au moins un petit moment par jour travaillé avec un collègue (déjeuner, pause). Vous pouvez également aller à des événements extraprofessionnels organisés par vos collègues (verres, sorties, sport)

Communication des besoins : Il est important de communiquer votre ressenti et votre état lorsque c’est nécessaire. Cela ne veut pas dire partager des informations personnelles. Cela implique de spécifier lorsque vous sentez que vous êtes trop fatigués, que vous avez besoin de prendre une pause, de finir plus tôt ou de prendre un jour. Si vous le faites sans prévenir, cela peut choquer, c’est pour cela qu’il est important d’en parler à votre employeur.

Organisation du travail : De nombreux emplois impliquent de faire plusieurs tâches dans un temps précis. Afin de faciliter votre gestion du travail et de diminuer votre charge mentale, il est important :

  1. De clarifier les tâches à faire. Vous pouvez répéter les tâches avec vos propres mots pour vous assurer que vous avez compris ce que l’on vous demande.
  2. De clarifier les deadlines. Vous pouvez demander quelles sont les deadlines et les discuter si vous trouvez qu’elles sont trop courtes.
  3. De prioriser les tâches : Vous pouvez créer une to-do list en priorisant les tâches en utilisant des outils tels que Trello ou todoist
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Bien-être : Il est important de favoriser le bien-être des collaborateurs, d’autant plus quand ils ont un handicap psychique. Des pratiques quotidiennes ou fréquentes peuvent avoir un impact très positif sur la santé mentale. Sensibiliser les employés et faciliter l’accès à la méditation, au sport, à une nutrition équilibrée peut avoir un impact très positif sur la santé mentale. La sensibilisation et la promotion de ces activités peuvent être promues davantage auprès des personnes avec un handicap psychique ou une santé mentale fragile.

Flexibilité du travail. La manière dont une personne se sent affecte son énergie et sa capacité de travail. Cela est d’autant plus important pour une personne avec une santé mentale fragile ou un handicap psychique. Pour éviter des situations compliquées, voici différents aménagements qui peuvent être mis en place :

  1. Les horaires : permettre de commencer et finir avec des heures un peu décalées qui conviennent à la personne
  2. La charge de travail : Ne pas diminuer la charge de travail mais permettre à la personne de moduler sa charge de travail au cours d’une semaine ou d’un mois afin qu’elle puisse travailler moins quand elle se sent moins bien et travailler plus quand elle se sent mieux.
  3. Les Pauses : Permettre des pauses supplémentaires (sans diminuer le travail à faire), pour donner le temps de se reposer et de récupérer afin que la charge de travail soit gérable.
  4. Le temps de travail : Dans certains cas, il sera nécessaire de diminuer le temps de travail. C’est un cas très spécial qui nécessite de réduire la charge de trail. Il est à appliquer uniquement si c’est nécessaire

Environnement de travail : Les conditions de travail sont clés pour permettre un épanouissement une bonne santé mentale

  1. Il faut laisser les personnes s’isoler si elles en ressentent le besoin. Une alternative peut être de permettre plus de jour de télétravail. Pour certaines personnes, travailler dans un endroit calme permet de se concentrer et réduit le stress.
  2. Il est important, pour la santé mentale de tout employé de ne pas permettre une communication agressive (direct ou passive). Il est également important que les deadlines soient réalistes pour ne pas ajouter une charge mentale et détériorer la santé mentale.

Lien social : Le lien social est très important pour le bien-être personnel et professionnel. Il n’est pas toujours facile de se socialiser au travail même si cela est très important, surtout quand la santé mentale est fragile :

  1. Il faut être vigilant à toute stigmatisation que pourrait susciter une personne avec handicap psychique. Si une stigmatisation est identifiée, il est clé d’en parler à la personne concernée pour s’assurer de son ressenti et de sensibiliser les personnes responsables de la stigmatisation.
  2. Il est important d’intégrer l’ensemble des personnes, d’autant plus lorsque la santé mentale peut paraître fragile. Ainsi, il peut être judicieux d’inviter une personne qui paraît isolée à une pause-café, un déjeuner ou des sorties « afterwork ».

Communication des besoins : La transparence est clé pour assurer une bonne santé mentale :

  1. Donnez la possibilité aux personnes (surtout lorsque la santé mentale est fragile) d’être écouté, soit grâce à un dispositif d’écoute, soit en ayant des points dédiés (hebdomadaire ou mensuel) avec les membres de votre équipe pour partager le ressenti
  2. Soyez transparent sur vos attentes et communiquez lorsque quelque chose peut être amélioré en utilisant un langage positif
  3. Montrez que vous êtes reconnaissant ou content lorsque quelque chose est bien fait en encourageant ou en félicitant

Organisation du travail : De nombreux emplois impliquent de faire plusieurs tâches dans un temps précis. Cela peut être une source de charge mentale et de stress supplémentaires. Ainsi, il est important de s’assurer que les attendus sont compris par tous :

  1. De clarifier les tâches à faire. Vous pouvez vous assurer que les tâches que vous donnez à faire sont comprises par votre interlocuteur en lui demande de reformuler.
  2. De clarifier les deadlines. Vous pouvez partager les deadlines que vous envisagez et les adapter selon la faisabilité
  1. De prioriser les tâches : Vous pouvez encourager la création de to-do list en utilisant des outils tels que trello ou todoist pour suivre et prioriser les tâches

Handicap psychique et Reconnaissance en Qualité de Travailleurs Handicapés

Qu’est-ce  qu’est la reconnaissance en qualité de travailleur handicapé ?

Le handicap psychique est reconnu comme un handicap par la Maison des Personnes Handicapées (MDPH). Ainsi, une personne une personne avec un handicap psychique est éligible à la Reconnaissance en Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH). La RQTH est la reconnaissance administrative du handicap.

Le handicap psychique pourra être reconnu comme un handicap s’il a un impact à moyen terme sur votre vie (au moins 1 an). La particularité du handicap psychique est que c’est un état qui apparaît et évolue au cours de la vie. Son évaluation est également subjective (elle dépend donc du médecin) car ce sont des handicaps invisibles. Ces éléments sont importants à prendre compte. Il ne faut pas hésiter à faire la demande de RQTH si vous pensez que cela peut vous être bénéfique.

Quels  sont les avantages?

La RQTH n’est pas obligatoire. Cependant, elle est importante car elle permet:

– de bénéficier d’aménagements d’horaires pour les rendez-vous médicaux et thérapeutiques.

– de bénéficier d’avantage lors du recrutement au sein de certaines entreprises. Les entreprises sont soumises à un quota de 6%  d’employés ayant une RQTH. Certaines politiques de recrutement sont  avantageuses envers les personnes ayant la RQTH afin d’atteindre ces quotas.

– de bénéficier de la mise en place d’aménagements de poste tels que recommandés par la médecine du travail

– d’accéder à des services et des aides financières de l’AGEFIPH (L’organisme de l’état en charge des personnes handicapées dans une structure privée) ou du FIFPH (L’organisme de l’état en charge des personnes handicapées dans une structure publique)

– de bénéficier de règles particulières en cas de rupture de contrat de travail, comme le doublement de la durée du préavis de licenciement.

– d’accéder à des stages de réadaptation et de rééducation professionnelle en cas d’inaptitude à votre ancien métier.

Comment demander sa RQTH ? Pour demander sa RQTH, il faut remplir un dossier à envoyer à la MDPH départementale. Le dossier est détaillé ici. Si vous avez besoin d’aide, vous pouvez contacter un ClubHouse près de chez vous. Vous pouvez les trouver ici.

Quand est-ce qu’il est possible de faire la demande de RQTH ? La demande de RQTH est une grande étape. Elle reconnaît administrativement le handicap. Il n’est pas toujours facile de faire une demande de RQTH. Certaines personnes autistes vont se considérer en situation de handicap, d’autres non. L’avantage de la RQTH, c’est qu’elle protège et qu’elle incite les entreprises à adapter l’environnement de travail au besoin de la personne.

L’autre difficulté, c’est que le handicap peut être considéré comme quelque chose de personnel que certaines personnes ne veulent  pas partager avec l’ensemble de l’entreprise. Il est important de noter que la RQTH est CONFIDENTIELLE. Il est possible de la partager uniquement au  médecin du travail, qui fera le nécessaire pour adapter le poste. Il n’y a aucune obligation d’en parler au responsable handicap de l’entreprise ou aux  ressources humaines, même si cela peut aider pour avoir un suivi au  quotidien.

Le handicap psychique est reconnu comme un handicap par  la MDPH (Maison des Personnes Handicapées). Ainsi, une personne autiste est  éligible à la RQTH (Reconnaissance en Qualité de Travailleur Handicapé), ce  qui comptabilise les personnes avec un handicap psychique dans le quota de 6%. La personne peut  également demander sa RQTH lorsqu’elle est employée dans votre entreprise. La  demande prend au maximum 6 mois.

Aménagements possibles pour aider la personne avec un diabète de type 1

Les aménagements de travail pour une personne avec un handicap psychique visent principalement à favoriser une bonne santé mentale. Ils peuvent également être valables pour une personne sans handicap psychique

Les aménagements pouvant être mis en place correspondent aux conseils employeurs de la section « Intégrer les personnes avec un handicap psychique dans le monde du travail« .

II. Handicap psychique et entretien

Avant l'entretien

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L’entretien est un exercice compliqué, car c’est un exercice où on est évalués sur de nombreux aspects et qui peut déboucher sur un travail! 

Déclarer ou non son handicap psychique

La déclaration du handicap psychique (dans le CV, dans la lettre de motivation) est votre droit avant ou pendant l’entretien. Il n’y a aucune obligation.

Si vous ne parlez pas de votre handicap psychique dans votre CV ou votre lettre de motivation, vous pouvez en parler lorsque les ressources humaines vous contactent pour planifier l’entretien. Cela permettra à l’entreprise de vous mettre dans les meilleures conditions

L’inconvénient principal est que le handicap psychique est encore mal connu, et il y a encore de nombreux préjugés. Le but de cette page est de limiter les préjugés.

Vous trouverez ici notre guide sur la déclaration du handicap dans le monde de l’entreprise

Préparer son entretien

Préparer sa préparation 

Pour diminuer le stress de la préparation, il peut être utile se faire un plan d’action avec l’ensemble des choses à faire ou à préparer avant votre entretien. Ci-dessous vous avez certaines pistes de préparation

Être dans le bon état d’esprit

Les entretiens sont des exercices stressant qui peuvent impacter la manière dont vous vous sentez

– Il est important d’utiliser un vocabulaire positif quand vous vous parlez à vous-même: « Je peux y arriver », « Je vais y arriver »

– Si vous être reçu en entretien, cela signifie que l’entreprise considère que votre profil lui convient. Elle veut apprendre à mieux vous connaître. Ayez confiance en vous.

– Le jour de l’entretien et le jour avant, vous pouvez faire une séance de sport et une séance de méditation afin d’être dans les meilleures conditions possibles

Se renseigner

– Se renseigner sur l’entreprise (quelles sont ses activités? Quelles sont les dernières actualités)

– Se renseigner sur le travail pour lequel vous avez un entretien. Si elle est disponible, vous pouvez lire la fiche de poste et vous renseigner sur les compétences demandées et sur les tâches à faire

Demander les informations

Il est important de demander l’ensemble des questions qui vous semblent nécessaires afin d’être préparé au mieux et le/la plus détendu(e) possible.

Voici des exemples d’informations que vous pouvez demander.

– Demander aux recruteurs quelle est la tenue vestimentaire requise. Si la tenue demandée ne vous met pas à l’aise, vous pouvez demander à mettre une tenue qui vous rend à l’aise.

– Demander aux recruteurs avec qui vous allez passer les entretiens. Vous pouvez ensuite vous renseigner sur vos interlocuteurs en amont (en regardant sur linkedin notamment).

– Demander aux recruteurs quel est le format de l’entretien. (Entretien avec une personne, étude de cas, entretien en groupe, plan d’accès, etc). Cela vous permettra de vous préparer au mieux. Vous pouvez préciser que les entretiens de groupe n’est pas le format qui vous convient le mieux.

Préparer ce qu’on va dire sur soi

Le recruteur pourra vous demander de vous présenter et vous poser des questions sur vos motivations, vos forces et compétences et vos expériences passées

Se présenter: Vous pouvez donner votre prénom, votre nom, dire quelles études vous avez faite et parler en 1 phrase (20 à 30 mots maximum) de l’une de vos passions

Les motivations: Lister au maximum 3 raisons de votre motivation. Il est important de développer vos motivations en 2 phrases courtes. Ces phrases peuvent répondre à la question “pourquoi cette motivation)

Les forces et les compétences: Vous pouvez lister vos 3 points forts principaux pour ce poste. Cela peut être vos compétences (en code, en graphisme, en maths etc) ou des traits de votre personnalité (courageux, persévérants etc). Vous pouvez illustrer ces forces avec un exemple à chaque fois

Les expériences passées: L’employeur va vous demander de présenter 1 ou 2 expériences que vous avez eu. Cela peut être des expériences professionnelles, associatives, sportives ou étudiantes (projet à l’université). Pour chaque expérience, vous pouvez

  1. décrire ce que vous avez fait
  2. décrire le résultat de ce que vous avez fait
  3. décrire ce que votre travail vous a apporté et appris

Parler de votre handicap psychique ou de votre santé mentale pendant l’entretien

Parler de son handicap psychique est quelque chose de très personnel. Pouvoir en parler avec un recruteur peut:

  1. Créer un lien avec le recruteur. Vous partagez quelque chose de très personnel. Vous partagez une partie de votre vulnérabilité. C’est quelque chose qui touche les personnes et permet de créer un lien au-delà de l’entretien
  2. Permettre aux recruteurs de mieux vous comprendre et de comprendre l’importance de la santé mentale.

A quel moment en parler ? :

Au début de l’entretien ou à la fin de l’entretien

Comment en parler ? :

  • Factuellement : dire ce que ça implique pour vous en termes de compétences et de difficultés
  • Positivement : le dire factuellement, en ajoutant une phrase sur ce que le handicap psychique vous apporte. Le handicap psychique peut notamment développer votre créativité, votre empathie ou votre intuition
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Pendant l’entretien

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Conseils généraux

– Soyez à l’entretien 10 minutes en avance.

– Mettez votre téléphone en silencieux.

– Faites en sorte que le jour de votre entretien, vous n’ayez peu ou rien à faire avant afin d’être détendu

Conseils pour l’entretien

– Ne vous précipitez pas pour répondre à une question, prenez votre temps. Gardez un débit posé et calme. Cela permet de montrer que vous avez confiance en vous. N’hésitez pas à dire, “j’ai besoin de prendre mon temps”.

– Si une question vous paraît difficile, prenez votre temps. Il est normal que lors d’un entretien, certaines questions ne soient pas faciles. Vous pouvez marquer et structurer vos idées sur un carnet avant de répondre. Si besoin, vous pouvez échanger avec votre interlocuteur pour décomposer la question en question plus simple et y répondre.

– Si vous sentez le besoin de vous détendre pendant l’entretien, vous pouvez prendre 15-30 secondes pour respirer (exemple: un court exercice de cohérence cardiaque)

– Si vous sentez que vous perdez confiance ou que le stresse monte. Arrêtez-vous quelques secondes, et dîtes-vous dans votre tête que vous allez y arriver et que vous croyez en vous.

– À la fin de l’entretien, vous pouvez demander à votre interlocuteur ce qu’il a pensé de votre entretien. Cela permet d’avoir une première idée du résultat de l’entretien.

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Conseils généraux

S’intéresser à ses accomplissements personnels. Les aventures vécues sont une mine d’or pour apprendre à connaître la personne et découvrir toutes ses compétences. Attention, certaines personnes seront moins ouvertes à ce sujet, dans ce cas, respectez leur retenue.

Penser à être transparent avec l’interlocuteur. S’il parle de son handicap psychique, il faut être honnête sur la position de l’entreprise en matière de recrutement. Si des doutes subsistent, il est possible de demander au candidat des exemples de situations similaires à celles qu’il rencontrera sur le poste.

Si vous pensez que la personne est autiste mais n’ose pas le dire, vous pouvez demander si la personne a une RQTH. Vous pouvez mettre la personne à l’aise et montrer que le handicap n’est pas un tabou. Par contre, il n’est pas autorisé de demander à une personne si elle a un handicap précis.

Ne pas baser son impression sur le handicap psychique, mais sur l’ensemble de l’échange avec la personne autiste.

Conseils spécifiques à l’autisme

Adopter une posture bienveillante avec le/la candidat(e). Il faut éviter un échange stressant ou de pousser la personne dans ses retranchements sans que ce soit justifié.

Permettre à la personne de prendre son temps (par exemple: 30 secondes) pour répondre à une question ou pour se détendre quelques secondes (exemple: fermer les yeux et respirer pendant 15-30 secondes)

III. Le handicap psychique au travail

Intégration au travail

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Évoluer au travail

Trouver un emploi et s’intégrer dans le monde professionnel sont les premières étapes d’une grande aventure. Il y a plusieurs étapes clés qui suivent :

  • Valider la période d’essai ;
  • Être évalué sur le travail effectué ;
  • Être promu.

Travailler avec une personne avec un handicap psychique, c’est travailler avec une personne toute aussi compétente qu’une personne n’ayant pas de troubles psychiques. Elle est tout aussi compétente, mais avec des points forts et points faibles qui diffèrent de la norme. Pour que les personnes avec un handicap psychique puissent s’épanouir et bénéficier du maximum de leurs compétences, elles ont besoin d’être dans un cadre bienveillant. De nombreux conseils et aménagements ont été proposés dans la première partie. L’enjeu est que les personnes avec un handicap psychique puissent être évaluées lors des étapes clés de manière équitable. Ainsi, il est envisageable d’attendre moins sur certains aspects (notamment les aspects interpersonnels) mais plus sur d’autres aspects (notamment les aspects techniques).

Mettre en avant les compétences

Le handicap psychique selon les moments, peut être très dur à vivre et avoir un vrai impact sur la vie professionnelle et personnelle. Le handicap psychique apporte également des compétences de par la relation différente au monde et à autrui qu’il peut impliquer:

  • La créativité : Les différents troubles psychiques amènent à appréhender le monde d’une manière unique, ce qui se retranscrit dans de nombreuses œuvres artistiques (écriture, chanson, peinture) mais aussi dans les idées pour des domaines plus scientifiques, tels que les mathématiques
  • L’empathie : Les différents troubles psychiques peuvent impliquer une plus grande sensibilité à des choses qui peuvent paraître insignifiantes pour beaucoup de personnes alors qu’elles peuvent avoir un réel impact. Cette sensibilité peut permettre de mieux comprendre son interlocuteur et de s’adapter adéquatement
  • L’intuition : La sensibilité accrue peut également permettre d’avoir des intuitions sur des idées ou sur des personnes, permettant de sentir si la bonne direction est prise

La condition pour faire éclore ces compétences est l’acceptation de la différence, qu’elle soit sienne ou celle d’un collègue. L’élément crucial est de ne pas limiter les responsabilités de la personne avec un handicap psychique. Au contraire, il faut lui donner l’opportunité d’aller au-delà si elle le souhaite, sans la forcer.

Le handicap psychique au travail au-delà des préjugés

Une personne avec un handicap psychique peut atteindre ses rêves, même les plus “irréalistes”.

Certaines personnes avec un handicap psychique sont de brillants scientifiques (Nash prix nobel de mathématiques), d’autres sont dirigeants d’entreprise (le handicap psychique est très présent chez les entrepreneurs), d’autres sont des artistes (Mariah Carey) ou des acteurs (Benoît Poelvoorde). Cependant, le handicap psychique est encore une source de tabou dans notre société, qui fait que beaucoup de personnes n’osent pas en parler.

En allant au-delà des préjugés, nous permettons aux personnes souvent stigmatisées d’avoir le droit de rêver et de réaliser leurs ambitions. L’enjeu est aujourd’hui de mettre à la disposition de notre société des compétences que nous avons trop longtemps ignorées tout en n’oubliant pas le bien-être personnel.

Mariah Carey, une chanteuse avec de nombreux succès internationaux ayant un trouble bipolaire, met en avant l’importance de lever les stigmas pour ne plus être seul: « J’espère que nous pourrons arriver à un endroit où la stigmatisation sera levée pour les gens qui vivent quelque chose seuls. Cela peut être incroyablement isolant. Il n’a pas à vous définir et je refuse qu’il me définisse ou me contrôle. «